Observatoire

L’Observatoire du bouc émissaire …

Nous partons de l’hypothèse théorique et du constat empirique que tout groupe constitué est confronté plus ou moins rapidement au phénomène du bouc émissaire. Nous considérons par ailleurs que s’il s’agit d’un phénomène inévitable, ses effets ne sont heureusement pas inéluctables. Le bouc émissaire est ainsi selon nous, un processus de réconciliation fondé sur l’exclusion et la substitution ; lorsqu’il s’incarne, le bouc émissaire est celui qui, au prix de son exclusion, permet la réconciliation des membres du groupe.

Personne en tant qu’individu vivant au sein de communautés multiples, aucun groupe en tant que communauté plus ou moins formelle n’échappe donc au phénomène : groupes internationaux, nationaux, sociaux, politiques, ethniques, religieux, associatifs, territoriaux, etc. chacun en tant que témoin, victime ou auteur participe au processus de discrimination, de stigmatisation puis d’exclusion qui construit le bouc émissaire en tant que figure.

Nous nous fixons pour objectif :

D’observer le phénomène du bouc émissaire dans son développement et dans ses incarnations, c’est-à-dire de le connaître, le comprendre, le suivre, voire l’anticiper et le prévenir à travers le recueil d’informations le concernant.
Nous collectons donc des données sous toutes les formes possibles, nous les analysons, éventuellement nous apportons des pistes de résolution par le recoupement dhelix-nebula-11155_640e situations, de cas pratiques, de vécus aux résonances communes.
Des stages de formation et des accompagnements individuel et collectif à la compréhension et à la résolution du phénomène viennent utilement compléter nos approches théoriques et nos études de cas par la co-création et la mise en pratique d’outils pédagogiques ou de pilotage régulièrement évalués.
Nous sensibilisons au phénomène, nous éveillons les consciences et surtout nous développons des grilles d’analyse fondées sur des indicateurs scientifiques, certains permanents d’autres évolutifs, susceptibles de repérer l’état de développement du phénomène, d’expliquer le processus à l’oeuvre puis éventuellement de le freiner, de le stopper, de l’orienter plus positivement, et d’éviter sa réitération une fois qu’un cycle a été achevé.

Nous étudions plus particulièrement certains champs :

Le monde social, ses populations et ses territoires ; le monde du travail, ses acteurs, ses strates hiérarchiques et fonctionnelles ; le domaine politique ; la sphère familiale. De la même façon, nous étudions les critères qui construisent les figures du bouc émissaire : le genre, le statut social, l’âge, l’aspect physique, l’origine ethnique, culturelle, la pratique cultuelle et culturelle, etc.

Nos données proviennent de trois types de supports :

  • Le repérage et la connaissance directs que nous pouvons faire à travers le prisme de l’actualité, des tendances sociétales, de thématiques historiques.
    La presse traditionnelle, le web, les données scientifiques (sociologiques, anthropologiques, historiques, économiques, politiques, psychosociologique etc.) sont ici des supports privilégiés de développement de nos analyses.
  • L’interpellation par des organismes ou des particuliers qui attirent notre attention sur une situation plus ou moins singulière. 
  • La sollicitation d’organismes privés ou publics qui nous demandent une expertise sur un cas précis qui le concerne ou un domaine plus vaste qui l’inquiète.

Ces domaines deviennent objet d’études de cas plus ou moins approfondies et exhaustives, plus ou moins « originales » ou généralisables qui débouchent sur des publications prenant des formes variées (journée d’études, conférences, articles scientifiques ou de vulgarisation, rapports, etc.) dont la fréquence dépend du support choisi.
Une synthèse des résultats de nos travaux d’une part, un rapport d’activités annuel d’autre part retracent l’ensemble des activités de l’observatoire.

 Ces éléments permettent de répondre à certaines questions en permanence renouvelées :

  • Des évolutions sont-t- elles perceptibles, notamment dans la fréquence, dans l’incarnation, dans l’importance hiérarchique, dans le dénouement du phénomène ?
  • Quels sont les secteurs les plus touchés, y a-t-il des boucs émissaires systématiquement désignés ?
  • Quels sont les rivalités, les mimétismes, les antagonismes réels des groupes, les tabous institutionnels et sociétaux qui génèrent le phénomène ?
  • Comment les individus, les groupes concernés perçoivent-ils cette situation ?
  • Quels sont les stratégies des accusateurs pour désigner le bouc émissaire, des accusés pour éviter de l’être ?
  • Etc.

Ils permettent aussi de proposer toute une série de préconisations conjoncturelles ou structurelles. Nous travaillons en lien étroit avec le collectif « Cerberes« , rattaché au laboratoire « Cirel » , plus précisément Profeor-CIREL EA 4354, des universités de Lille. Ce collectif rend opérationnel toute une partie du travail de l’observatoire. Il organise régulièrement des journées d’études (2014, 2015, 2016, 2017).

Nous avons par ailleurs constitué un conseil scientifique de haut niveau dont la fonction est d’interpeller l’observatoire sur ses objets d’étude, ses cadres théoriques, ses méthodologies de travail, la fiabilité de ses résultats ou que nous sollicitons lorsque des questions théoriques ou méthodologiques délicates se posent. Notre indépendance d’ordre idéologique ou psycho-affective et notre implication dans la démarche d’observation sont par ailleurs sans cesse re-évaluées dans la diversité du collectif professionnel que nous constituons…

Le conseil scientifique de l’observatoire du bouc émissaire

Michaël Bailleul, Maître de conférences, ESPE Lille-Nord de France

Frédéric Chauvaud, Professeur des Universités, université de Poitiers

Francis Danvers, Professeur des Universités, université de Lille

Pascale Desrumaux, Professeure des Universités, université de Lille

Bernard Gaillard, Professeur émérite des Universités, université de Rennes

Sophie Jehel, Maître de Conférences, université de Paris VIII

Mokthar Kaddouri, Professeur émérite des Universités, université de Lille

Marie-Louise Martinez, Professeure des Universités, université de Rouen

Stéphane Massonet, université de Louvain

Christophe Niewiadomski, Professeur des Universités, université de Lille

Jacques Pain, Professeur émérite des Universités, université de Paris Ouest

 Sébastien Pesce, Professeur des Université, INSPE d’Orléans.

  voir aussi                                Intentions                                        Qui sommes-nous ?